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Le crâne d’enfant de la grotte de Ramioul (Flémalle)
Une grotte comme les autres : unique !
La grotte de Ramioul est unique par son histoire et par la place qu’elle tient dans le cœur des gens. Elle garde la mémoire de passionnés, qui l’ont dégagée, qui y ont cherché des traces du passé, qui l’ont défendue et préservée parce qu’elle faisait partie de leur patrimoine.
En 1911, les Chercheurs de la Wallonie découvrent la grotte de Ramioul
Avant que l’archéologie soit un métier, la Préhistoire était affaire de passionnés. Les Chercheurs de la Wallonie sont de ceux-là. Fondée en 1907, cette association s’est donné pour but principal d’étudier et de préserver les sites de la région que l’industrialisation menaçait.
Peu de temps après, ils découvrent la grotte de Ramioul et y entament des fouilles. De nombreux objets témoins de la Préhistoire y sont découverts. Leurs efforts pour préserver le site seront payants puisque la grotte sera classée en 1938, la protégeant ainsi de toute menace de destruction. Dès 1960, ils créent un laboratoire de biospéologie et étudient minutieusement la grotte.
Aujourd’hui, les Chercheurs de la Wallonie sont toujours actifs : par des publications, des conférences et des expérimentations, ils continuent à nous faire connaître chaque année davantage le passé de notre région.
Eteignez la lumière : les objets racontent
Première cavité de Belgique à avoir été électrifiée pour rendre possible sa visite au grand public, la grotte de Ramioul est aujourd’hui replongée dans le noir comme à ses origines.
Lors de sa découverte, la grotte était obstruée par plus de mille mètres cubes de terre. Pour la dégager, les fouilleurs l’ont entamée par plusieurs accès convergents vers le centre de la grotte.
Fun fact 1 : Attention aux ours !
L’évidement de la galerie en 1915 a permis la découverte de nombreux ossements d’animaux préhistoriques, comme l’ours des cavernes.
Fun fact 2 : Opération survie !
En 1962, 7 hommes passent dix jours entiers dans la grotte. En ces temps d’après-guerre, on cherchait quels refuges pourraient accueillir les hommes en cas d’attaque nucléaire. La poule qui les accompagnait, Zoum-papa, a pondu 3 œufs durant son séjour.
Fun fact 3 : Une cachette toute trouvée
Durant la première guerre, certains documents de la société Cockerill devaient rester confidentiels. Ils furent donc acheminés de nuit par Arthur Vandebosch, président des Chercheurs de la Wallonie, jusqu’à la grotte où ils restèrent jusqu’à la libération. En 1940, la même cache, qui avait fait ses preuves, fut réutilisée pour cacher des armes.
La grotte à la Préhistoire
Bien avant sa redécouverte au début du siècle dernier, la grotte de Ramioul a accueilli des visiteurs d’un autre temps. A plusieurs reprises durant la Préhistoire, des hommes s’y sont arrêtés. Il y a de cela 70 000 ans, des hommes de Néandertal s’y sont établis quelque temps avant de repartir, abandonnant sur place certains de leurs outils. 40 000 ans plus tard, c’est au tour des hommes de Cro-magnon d’élire domicile au même endroit. Le sol est alors plus haut et l’entrée de la grotte, obstruée. La grotte de Ramioul connaîtra une dernière occupation aux alentours de (3000 ans avant notre ère), lorsque des agriculteurs néolithiques de la région choisissent pour leurs enfants décédés le petit renfoncement en contre-haut de la grotte comme dernière demeure. Les témoins de couleur vous indiquent les niveaux des différentes découvertes.
Une histoire sans fin
Cette grotte s’est creusée comme beaucoup d’autres, par l’action de l’eau (érosion) et d’acides (corrosion). Plus le temps passe, plus les gens sont nombreux à la découvrir, la traverser et sont des acteurs de son histoire. Chaque visiteur l’enrichit car il l’emporte avec lui dans la mémoire collective de notre patrimoine.
Le patrimoine est aussi précieux que fragile ; seuls l’intérêt que nous lui portons et les moyens que nous sommes prêts à déployer pour le préserver sont susceptibles de le protéger. Gérer le site de manière responsable implique de concilier le plus harmonieusement possible les visites touristiques et la protection du patrimoine. Les Chercheurs de la Wallonie l’avaient compris ; le Préhistomuseum poursuit leur œuvre.
Toutes les grottes sont magiques ! Découvrez la grotte de Lascaux en réalité virtuelle durant notre exposition temporaire.
Orientation bibliographique
Jöris, O., 2002. Out of the Cold. On Late Neandertal Population Dynamics in Central Europe. Notae Praehistoricae, 22: 33-45.
Otte, M., 1978. La Préhistoire à travers les collections du Musée Curtius de Liège. Liège, Eugène Wahle, Editeur, 167 p.
Otte, M., 1979. Le Paléolithique supérieur ancien en Belgique. Monographies d'Archéologie nationale, 5, Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire, 684 p.
Otte, M., 1983. Le Paléolithique de Belgique. Essai de synthèse. L'Anthropologie, 87: 291-321.
Ulrix-Closset, M., 1973. Le Paléolithique moyen dans le bassin mosan. Bulletin de la Société Royale Belge d'Anthropologie Préhistorique, 84: 71-96.
Ulrix-Closset, M., 1975. Le Paléolithique moyen dans le bassin mosan en Belgique. Wetteren, Universa, 221 p.
Vandebosch, A., 1909. Deux importantes découvertes de restes humains préhistoriques à Ramioul. Bulletin des Chercheurs de la Wallonie, III: 9-19.
Vandebosch, A., 1921-1922. La grotte de Ramioul. Bulletin des Chercheurs de la Wallonie, VI: 3-61.
Vandebosch, A., 1939. La grotte de Ramioul. Bulletin des Chercheurs de la Wallonie, XIII: 80-83.
Vandebosch, A., 1952-1953. Nouvelles découvertes à Ramioul. Bulletin des Chercheurs de la Wallonie, XV: 551-557.
Le crâne d’enfant de la grotte de Ramioul (Flémalle)