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Meule et molette en grès découvertes à Vaux-et-Borset « Bas-Vinâve »

Avec le Néolithique apparaît un changement radical de mode de vie : de nomade, on devient sédentaire. Et d’un régime issu de la chasse et de la cueillette, on passe à un régime essentiellement issu de la domestication des animaux et des plantes.
Les plantes cultivées au Néolithique sont surtout les céréales (blé, orge…) et les légumineuses comme les lentilles. Et avec les céréales apparaît également ce qui deviendra une des bases de l’alimentation mondiale : le pain.
Pour faire du pain au Néolithique, seuls deux ingrédients sont nécessaires : l’eau et la farine. Et pour obtenir cette dernière on invente le… moulin ! À vent ? À eau ? Non ! À mains !

Les moulins du Néolithique

La meule dormante correspond à la partie fixe du moulin « va-et-vient », sur laquelle sont posés les grains que l’on écrase à l’aide de la molette, la pierre mobile.
Afin de faciliter leur fabrication, meule et molette étaient souvent confectionnées à partir de blocs bruts extraits ou prélevés dans des alluvions. Le dos et les flancs étaient taillés et ensuite bouchardés, voire même parfois polis. La surface de broyage était quant à elle piquetée. La meule et la molette devaient parfaitement s’imbriquer pour une mouture de qualité, et leur surface de broyage était régulièrement ravivée pour en garantir l’efficacité (Hamon, 2011).

Pour moudre quoi ?

L’étude tracéologique de ces meules et la reconstitution expérimentale de leur fonctionnement nous ont appris que les hommes et les femmes du Néolithique Ancien utilisaient les meules et molettes pour moudre le grain, mais aussi des os ou des matières minérales pour servir de colorants ou de chamottes pour les céramiques. Elles avaient donc un rôle alimentaire mais aussi technologique.
Au-delà de leur fonction pratique (moudre), on constate qu’elles peuvent parfois avoir une signification symbolique. En effet, les archéologues en retrouvent fréquemment dans les tombes ou dans des fosses, en « dépôt », empilées ou en cercle. Avec quelle signification ? Mystère.

D’où viennent ces deux éléments de moulin ?

Issues de la collection Louis Éloy, elles ont été découvertes à Vaux-et Borset, une localité de la commune de Villers-le-Bouillet bien connue pour ses découvertes du Néolithique, comme la tête humaine exposée au Préhistomuseum.

À découvrir dans notre exposition temporaire « Sapiens Got Talent »

Cette pièce est présentée dans l’exposition « Sapiens got Talent » pour illustrer l’une des grandes inventions de la Préhistoire –  la domestication – et l’un des grands talents de l’humanité que ces inventions mettent en lumière – le talent du dépassement de la Nature pour améliorer sa condition.
Cette meule et cette molette sont les témoins de ce dépassement. La nature a fourni les plantes et l’homme a trouvé le moyen de les reproduire à volonté et de les transformer en pain par l’intermédiaire de ces deux pierres.

Fiche d'inventaire

Site Vaux-et-Borset « Bas-Vinâve », commune de Villers-le-Bouillet, province de Liège
Description

meule dormante et fragment de molette de type débordant

Matière grès
Dimensions 33 x 14,5 x 5,6 cm et 13,4 x 10,3 x 9,6 cm
Datation Néolithique ancien, Rubané (vers -5000 ans)
N° inventaire EL-6849 / APC 10870 / MPW-IT-1995 et EL-5431 / APC 9482 / MPW-IT-2001
Propriétaire Fédération Wallonie-Bruxelles (collection Louis Éloy)
Emplacement présenté dans l’exposition temporaire « Sapiens got Talent » 


Bibliographie :
HAMON C., 2011, Meules et outils de broyage, in HAUZEUR A., JADIN I. & JUNGELS C. (dir.), 5000 ans avant J.-C., la grande Migration ?, Collections du Patrimoine culturel n° 3, 240 p.

Lien vers la fiche d’inventaire de cet objet et ici

Exposition temporaire « Sapiens got Talent »

Photos et crédits :

© Préhistomuseum

 

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